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Malgré les épreuves auxquelles il est confronté, le peuple haïtien refuse de se laisser submerger par le désespoir, a déclaré jeudi le Président du Conseil présidentiel de transition d’Haïti à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, citant la violence, l’instabilité politique, la précarité et la pauvreté qui sévissent dans ce pays des Caraïbes.
Selon Edgard Leblanc Fils, la création du Conseil présidentiel de transition, qui réunit des organisations de la société civile et toutes les tendances politiques du pays, matérialise cette volonté d’aller de l’avant.
« Sa feuille de route est claire : restaurer la sécurité publique, organiser des élections libres et transparentes à la fin de l’année 2025, et rétablir la confiance dans les institutions de l’État », a-t-il souligné.
Il a affirmé que pour réaliser ces objectifs, Haïti avait certes besoin de la communauté internationale « mais d’abord nous devons compter sur nous-mêmes, notre résilience, notre capacite à surmonter les divergences, les divisions ».
« S’il est de notre devoir, en tant que nation souveraine, de prendre en main notre destin et de surmonter les divisions, cette responsabilité n’incombe pas seulement à nous », a cependant observé M. Leblanc Fils. « La communauté internationale, l’ONU, les puissances étrangères qui ont souvent joué un rôle décisif dans l’histoire d’Haïti ont également un rôle essentiel à jouer dans ce processus ».
Aujourd’hui, Haïti fait face à une crise sécuritaire d’une gravité sans précédent, avec la montée en puissance des gangs armés, la violence généralisée et l’instabilité politique. Cinquante pour cent des effectifs des gangs de la région de la capitale sont formés d’enfants et d’adolescents – filles et garçons, s’est alarmé M. Leblanc Fils.
« Le rétablissement de la sécurité nationale est donc une priorité absolue pour les autorités haïtiennes », a-t-il affirmé.
Le chef du Conseil présidentiel de transition s’est félicité de la décision du Conseil de sécurité de l’ONU d’autoriser le déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité, dont l’appui aux forces de sécurité nationales ont déjà montré des résultats tangibles « même s’il reste beaucoup à faire ».
Il a évoqué « l’héritage lourd » laissé par plusieurs missions des Nations Unies accueillies par son pays au cours des trois dernières décennies, qui ont ébranlé la confiance du peuple haïtien en raison des allégations de violations graves des droits humains, y compris d’abus sexuels sans poursuites ou réparations.
M. Leblanc Fils a néanmoins déclaré qu’il désirait « voir amorcer une réflexion sur la transformation de la Mission d’appui à la sécurité actuellement déployée en une Mission d’opération de maintien de la paix sous mandat de l’ONU », afin de sécuriser un financement plus stable, d’élargir les capacités de la Mission et de renforcer l’engagement des États Membres en faveur de la sécurité en Haïti.
Au nom du peuple haïtien, M. Leblanc Fils a tenu à « saluer fraternellement tous les amis d’Haïti qui ont fait preuve de solidarité envers les migrants de notre pays, en particulier ceux résidant à Springfield, dans l’Ohio, aux États-Unis ».
Il a souligné la longue histoire d’amitié et de solidarité réciproque entre les deux nations. Cela nous permet de dire avec confiance que le peuple américain rejette toute incitation à la haine contre notre communauté, a-t-il assuré.
La participation active des immigrés haïtiens à différents niveaux de la vie des États-Unis est tangible et significative, a-t-il affirmé.
En 1825, a rappelé le Président du Conseil de transition, à peine 21 ans après avoir gagné sa liberté au prix d’une lutte héroïque, Haïti a été contrainte de payer une dette colossale à la France, pays colonisateur, en échange de la reconnaissance de son indépendance.
Cette « rançon imposée sous la menace » a siphonné les ressources de la jeune nation, la plongeant dans un cycle infernal d’appauvrissement dont elle peine toujours à sortir, a mis en exergue le Président du Conseil présidentiel de transition.
M. Leblanc Fils a demandé la reconnaissance d’une « dette morale et historique » et la mise en œuvre de réparations justes et appropriées pour permettre à son peuple de « se libérer des chaînes invisibles de ce passé injuste ».
Écrit par: pcetoute
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